5 juillet 2013 à 09h37 -
L'instruction sur le naufrage du Bugaled-Breizh est close depuis mercredi. En l'état, le non-lieu se profile dans cette affaire où l'implication d'un sous-marin reste «hautement probable». Les parties civiles ont trois mois pour insister. Relancée par l'expert, la piste du SNA américain espion tient la corde. Avec les récentes révélations d'Edward Snowden, ancien analyste de la NSA (National Security Agency), l'Europe sait désormais que les États-Unis mènent depuis plusieurs années une campagne d'espionnageà l'encontre de pays membres de l'Union européenne. Ces récentes révélations trouvent écho dans le dossier Bugaled-Breizh.
En effet, la thèse de l'expert Dominique Salles est portée au dossier depuis 2010. Les juges nantais ont ainsi lancé, en juillet 2010, une commission rogatoire internationale (CRI) à l'attention des responsables de la Marine américaine, l'US Navy. Ces derniers ont répondu qu'ils n'avaient pas de SNA en Manche le jour du drame. |
question a pu être placé non pas sous le contrôle de la Marine américaine mais sous celui de l'État américain.En effet, les services de renseignements américains utilisent, pour des missions spécifiques, des moyens militaires - notamment les sous-marins -, mis à leur disposition par leur gouvernement. L'observation d'un transport de matière nucléaire japonaise en Manche pouvait relever de ce type de mission. Ceci sans que l'US Navy en soit informée.Ancien contre-amiral, Dominique Salles est l'ex-patron de la flotte sous-marine SNLE Atlantique et il a également été chef de mission militaire française auprès de l'amiral de l'Otan est-Atlantique, de 2000 à 2003. De quoi disposer, a priori, d'informations solides qui placeraient donc l'affaire du Bugaled au coeur du système d'espionnage américain. Si cette communication pouvait s'élargir aux pratiques américaines d'espionnage sous-marin en janvier 2004 en Manche, ceci ne desservirait sans doute pas les intérêts de l'enquête sur le naufrage du Bugaled-Breizh. Hier, Me Bergot a indiqué qu'il souhaitait utiliser cette dernière «fenêtre de tir» judiciaire pour tenter d'éviter un non-lieu redouté par tous. |