« J'accuse le lieutenant-colonel du
Paty de Clam d'avoir
été l'ouvrier diabolique de l'erreur judiciaire, en inconscient, je veux le
croire, et d'avoir ensuite défendu son oeuvre néfaste, depuis trois ans, par les
machinations les plus saugrenues et les plus coupables.
J'accuse le général Mercier de s'être rendu complice, tout
au moins par faiblesse d'esprit, d'une des plus grandes iniquités du siècle.
J'accuse le général Billot d'avoir eu entre les mains les
preuves certaines de l'innocence de Dreyfus et de les avoir étouffées, de
s'être rendu coupable de ce crime de lèse-humanité et de lèse-justice, dans un
but politique et pour sauver l'état-major compromis.
J'accuse le général de
Boisdeffre et le
général Gonse de s'être rendus complices du
même crime, l'un sans doute par passion cléricale, l'autre peut-être par cet
esprit de corps qui fait des bureaux de la guerre l'arche sainte, inattaquable.
J'accuse le général
de Pellieux et le
commandant Ravary d'avoir fait une enquête scélérate, j'entends par là une
enquête de la plus monstrueuse partialité, dont nous avons, dans le rapport du
second, un impérissable monument de naïve audace.
J'accuse les trois experts en écritures, les
sieurs Belhomme, Varinard et Couard, d'avoir fait des rapports mensongers et
frauduleux, à moins qu'un examen médical ne les déclare atteints d'une maladie
de la vue et du jugement.
J'accuse les bureaux de la guerre d'avoir mené
dans la presse, particulièrement dans L'Éclair et dans L''Écho de Paris, une campagne abominable,
pour égarer l'opinion et couvrir leur faute.
J'accuse enfin le premier conseil de guerre
d'avoir violé le droit, en condamnant un accusé sur une pièce restée secrète,
et j'accuse le second conseil de guerre d'avoir couvert cette illégalité, par
ordre, en commettant à son tour le crime juridique d'acquitter sciemment un
coupable. »
les
renvois sont dûs à Wikipedia®
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Il
s'agit évidemment du célèbre texte de Zola
dénonçant la machination politico-militaro-judiciaire
ourdie contre le Capitaine Dreyfus..
Quelle
personnalité osera de la même façon s'insurger publiquement contre le
même scandale observé dans l'affaire du Bugaled Breizh
?
Il
s'agit cette fois de cinq hommes - cinq innocents - "assassinés"
(ce sont les termes du ministre Bussereau) dont la mémoire
a été salie et de leurs familles dont la douleur a
été honteusement bafouée.
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